TRIBUNE – Pour le jeune philosophe Benjamin Olivennes, l’œuvre de Christo et de ses continuateurs est très datée. Elle relève d’un état d’esprit festif et provocateur encouragé par les autorités publiques, et répété ad nauseam depuis plus de trente-cinq ans.
Normalien et agrégé de philosophie, Benjamin Olivennes enseigne à l’université Columbia à New York. Il a publié «L’Autre Art contemporain» (Grasset, janvier 2021, 168 p., 16 €).
Évidemment, les rôles sont écrits d’avance et la comédie se déroule comme prévu. Le bon sens s’insurge: «C’est laid!», «On n’y comprend rien!», «Gaspillage d’argent public!», «Sacrilège!»… Le plus souvent même, il se tait, conscient qu’il est de jouer le rôle du méchant dans une pièce reprise sans interruption depuis cent ans, et intimidé par le héros de la pièce – le semi-habile de l’art contemporain.
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Celui-ci frétille. Choquer, faire scandale, être incompris: il peut s’offrir le plaisir de rejouer sans danger les drames les plus célèbres du dernier siècle et demi, de Courbet aux Demoiselles d’Avignon, quand ce n’est pas carrément l’affaire Dreyfus ou la Résistance.
Ce que fait Christo est, sans être génial ni bouleversant, pas mal. Pas mal, mais ringard
D’autant que cette fois-ci, la pièce est bien écrite, et que notre semi-habile peut répondre assez facilement à certaines des critiques les plus évidentes.
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